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La Nativité du Christ        

 

LA NATIVITE DU CHRIST

LA LUMIERE THEOPHANIQUE DES NOCES DE L'AGNEAU ET DE L'EPOUSE 

Les Sept Noms messianiques chantés du 17 au 23 décembre nous ouvrent l'espace lumineux du Royaume des Cieux venant sur la terre, l'espace du 8ème  Jour, celui de la Lumière créatrice d'une nouvelle création. "Ces sept Noms, qui nous découvrent l'abnégation de Dieu, de sa Venue, sont les noms de sa divinité et de son humanité ou, plutôt, les Noms de Dieu qui descend, condescend, S'approche, vient, devient comme nous, est avec nous afin de nous amener vers Lui et vers son Père. Par les Noms divins, Il a voulu nous révéler une connaissance progressive. Chacun dieux n'est pas seulement un son, mais, ainsi que dans le mystère eucharistique, il est une coupe, un véhicule où réside la Divinité... une puissance. Voici pourquoi, à l'annonce du 8ème Nom, Jésus, l'Ecriture dira : le ciel, la terre et l'enfer s'inclinent et tremblent, devant le Nom de Jésus" (Monseigneur Jean de Saint-Denis). 

Portés par la longue germination des six semaines de l'Avent, ces Noms annoncent merveilleusement la Venue de Dieu sur terre et dévoilent l'œuvre étonnante qu'Il vient faire avec nous et qu'Il désire que nous fassions avec Lui, ce que nous appelons "la synergie", la colla­boration des Energies Incréées avec nos énergies créées. Ces Noms sont les huit rayons de la Théophanie, englobant la nuit de Noël et la quarantaine joyeuse qui la suit jusqu'au 2 février dans une même "Manifestation", littéralement "Illumination", la fête des "Saintes Lumières". Ces noms vont nous servir pour éclairer ce temps ultime de l'année liturgique qui chaque année nous fait rebondir dans un Nouvel An en nous révélant la prodigieuse nouveauté de Noël. 

LA NATIVITé DE NOTRE SEIGNEUR JéSUS-CHRIST

"Ô Sagesse, Toi qui .es sortie de la bouche du Très Haut, qui atteins d'une extrémité jusqu'à l'autre et qui disposes toutes choses avec force et douceur, viens nous enseigner la voie de la prudence et l'amour de ta Beauté" (1er Nom, lire Prov. 9, 1-5 ; Sag. 7, 15-8a). 

Noël célèbre l'union des extrêmes, œuvre audacieuse et harmoni­euse de la Sagesse, Les extrêmes ne sont pas seulement le ciel et la terre, le Très Haut et le plus bas, Dieu et l'Homme, mais Dieu devenant Homme et l'Homme devenant dieu dans la communion de la paternité divine et de la maternité humaine. La Sagesse nous manifeste selon quelle voie s'opère cet admirable échange : par le chemin féminin de la maternité virginale, "Que Dieu devienne homme..., est déjà un mystère immense, incompréhensible, mais il y a autre chose que je veux confesser aujourd'hui et que saint Irénée de Lyon a tant aimé et si bien célébré. Le plus merveilleux, le plus étrange, le plus éblouissant de la révélation de Noël et du Christianisme, c'est, mes amis, ce renouveau perpétuel dans lequel nous sommes et dans lequel nous vivons ! Écoutez-moi bien. Si Dieu est Créateur du monde et que le monde chute, puis avec l'Incarnation et le salut retourne à l'état paradisiaque ; si ce qui était sorti de Dieu revient à Dieu cela est admirable ; mais apparaît pourtant comme un cercle vicieux, une répétition, un éternel retour : le corps à la terre, le divin au divin... 'Tous les enseignements humains, en dehors de la Révélation, ont ce retour : l'un devient multiple, le multiple devient un ; le pur devient impur afin que l’impur devienne pur. Nous ne retournons pas seulement en Dieu, à la source, nous ne sommes pas seulement sauvés de l'enfer et de la mort, nous recevons quelque chose de neuf. Qu'est-ce donc ? C'est l'Homme qui devient Mère de Dieu, l'Humanité qui porte Dieu dans ses entrailles, l'être humain appelé à donner la réplique à Dieu qui devient comme lui pour que l'homme devienne dieu. Voyez la nouveauté, contemplez cette miséricorde inimaginable ! Déjà le mystère était grand : l'insaisissable s'in­carnant pour notre salut. Eh bien, un autre mystère brille à tra­vers celui-là : par cette Vierge Marie nous sommes devenus "Mère de Dieu" par elle, en elle. Et par elle, à la fin ces temps, auprès de Dieu seront l'homme et le monde déifiés" (Monseigneur Jean de Saint-Denis). 

Tel est le mystère de la Sagesse, aux frontières extrêmes du monde divin et du monde créé. La Sagesse est le voile nuptial qui révèle l'un à l'autre et l'un par l'autre ces deux mondes. "En la plénitude du temps, Dieu envoie son Fils, né d'une Femme… et Il envoie dans nos cœurs l'Esprit de son Fils criant : Abba ! Père !" (Gal, 4, Ep. Minuit). Le Père envoie son Fils, la Sagesse Incréée, "Verbe de Lumière et de Vie" (Jean 1, Ev. Nuit), à une femme pour qu'elle conçoive dans le Saint-Esprit cette Sagesse engendrée avant tous les temps (Psaume 2, Intr. Minuit). A travers Marie, cette Femme est la Sagesse originelle, Nouvelle Eve, Femme vêtue du soleil et couronnée des 12 étoiles. Elle est le peuple de Dieu, Israël qui enfante le Messie, l'Eglise qui le fait grandir. 

Dans le sein de la Mère Eglise, emplie du Saint-Esprit (Tite 3 ; Ep. Aurore), les fils d'homme renaissent fils du Père par Celui qui est le Premier-Né de la création et d'une multitude frères (Col. 1, 15 ; Rom. 8, 29). En enfantant son Créateur l’humanité épouse le plus profond désir du Père, elle peut être. déifiée, mystère du Père, du Fils et des fils, de l'Esprit et de la Mère "l'Esprit et l'Epouse disent : Viens !" (Apoc. 22, 17) Dans la nuit de Noël se cache la Trinité. Les trois messes de la nuit, de l'aurore et du jour révèlent et chantent le Mystère de la triple naissance éternelle (Ps. 2 et 110), charnelle (Evangiles) et mystique (Oraisons) du Fils de Dieu et son triple Avènement hier en Israël, aujourd'hui en son Eglise, demain dans la nouvelle Jérusalem. L'éclairage grandit de la nuit à l'aurore et au jour, annonçant la triple. Théophanie de la Lumière. 

"Gloire à Dieu dans les hauteurs ! Paix sur la terre ! Bienveillance aux hommes !" Des compagnons glorieux et pacifiques suivent les anges et les bergers à la rencontre de l'Enfant, témoins de la bienveillance de Dieu, de son vouloir bien-aimant envers les hommes : le 1er martyr Etienne, l'évangéliste théologien Jean le bien-aimé et son frère Jacques, 1er martyr parmi les Douze, les enfants Innocents prémices de l'Agneau immolé, l'époux de Marie, Joseph le Juste et la Vierge Marie Mère de Dieu, le pape de Rome Sylvestre (314-335) "qui professa le Verbe, Incarné du Saint-Esprit et de Marie la Vierge (Concile de Nicée) et dirigea les fidèles "vers la Vie éternelle" Antienne), tous fêtés du 26 au 31 décembre, et bientôt les 3 Mages et Jean-Baptiste le 4ème, puis le vieillard Syméon et la prophétesse Anne, tous nous guident vers Jésus.

CIRCONCISION DE NOTRE SEIGNEUR : LE 8ème NOM JéSUS ! 

"Le 8ème Jour, l'Enfant est circoncis et appelé du Nom de Jésus, comme l'Ange l'avait appelé avant sa conception" (Ev. Luc 2, 21). "Il n'y a sous le ciel aucun autre Nom par qui il nous faut être sauvés !" (Ep. Actes 4, 12). En hébreu Jésus se dit Iéshoua, ce qui signifie "le Seigneur sauve". 

"O Adonaï, Chef, de la maison d'Israël, Toi qui es apparu à Moïse dans la flamme du buisson ardent et qui lui as donné la Loi" (Tora) sur le Mont Sinaï ; viens nous racheter en étendant ton bras !" (2ème Nom, lire Exode 3, 1-14). 

"Adonaï" annonce "Jésus" : c’est le Nom ineffable de l'Unique, du Dieu créateur, infini, éternel, nom intraduisible qui signifie la descente de l'Etre Divin au sein de son peuple esclave, figuré par un pauvre buisson dans le désert : son feu enflamme le buisson sans le consumer, tel le feu du soleil et la chaleur du cœur, symboles du vrai amour qui brûle sans détruire, qui transfigure. Apparition théophanique, Instruction (sens du mot Tora, Loi) sur la montagne, Rédemption par le bras de Dieu annoncent la Révélation du Nom de Jésus, l'Instruction donnée au temple par la Sagesse de l’Enfant Jésus (messe du 4 janvier), le Rachat, par le sang de la circoncision au 8ème jour, le rachat du 1er Né au 40ème jour, avec le Nom de Jésus, c'est déjà la proclamation, du Salut par l'extension des bras du 1er Né de la création sur l'arbre de la Croix, sur le nouveau Buisson ardent : la Divinité ne consume pas I'humanité mais Se laisse enfanter et porter par elle afin de pouvoir la sauver. Le Nom exprime la réalité profonde, personnelle d'un être et imprègne son action : puissance salvatrice du Nom de Jésus, de la Prière à Jésus par l'invocation de son Nom ! 

LA TRIPLE THéOPHANIE ROYALE, SACERDOTALE ET PROPHéTIQUE 

"Ayant fêté la Naissance de notre Seigneur, puis le 8ème jour la Circoncision et le Nom de Jésus, tout brillant de lumière, nous célébrons maintenant l'Epiphanie qui manifeste la Divinité aux hommes, et nous proclamons les 3 merveilles de l'Avènement de Dieu notre Seigneur. Il envoie du ciel l’étoile, qui conduit les Mages jusqu'au berceau de son enfance, Il sanctifie les eaux par son baptême pour laver toutes les nations et reçoit du Père et de l'Esprit le témoignage de sa Divinité. Il opère son 1er signe miraculeux à Cana de Galilée nous apprenant ainsi l'admirable mystère de ses fiançailles avec l'Eglise. Que notre foi en la vérité des promesses soit changée en vin de la Sagesse à la saveur spirituelle ! Que l'intégrité de ta grâce demeure en nous ! Que l'étoile de ta Justice brille dans nos œuvres !" (Liturgie wisigothique des Eglises d'Espagne, employée comme bénédiction des fidèles dans l'Eglise de France). 

"Ô Rejeton de Jessé qui es le Signal des peuples, devant qui les rois garderont le silence et que les Nations invoqueront, viens nous racheter, ne tarde plus !" (lire Isaïe 11, 1-10). Avec le psaume 72 de l'Epiphanie, qui l'accompagne, ce 3ème Nom. annonce l'Epiphanie royale des Mages, adorateurs non des astres mais de Celui dont les astres annoncent la Royauté. L'arbre de Jessé a fleuri en Marie son fruit est le fils de David, le Messie, Roi d'Israël (Ev. Mat. 2). Les mages, "les rois de la terre gardent le silence devant la Reine enceinte de Celui qui régnera éternellement" (Antienne pour le 3ème Nom). Le chant d'entrée de l'Epi­phanie, repris en la Théophanie, marque le sommet de l'Avent : "Ecce advenit, voici l'Avènement : Voici que vient le Seigneur Roi, en sa main le règne, la puissance et l'empire". Le psaume 72, et l'épître (lsaïe 60) éclairent le paysage et les visages .de l'Epiphanie : paysage de la terre illuminée par la ville-lumière, Jérusalem, et visage de gloire du Roi-messie, roi de justice et de paix, roi des pauvres, (tel Melchisédech), vers qui viennent d'autres visages, ceux des rois et des nations portant l'offrande, chantant la louange. Deviendrons-nous cette communauté-lumière, vivante épiphanie du Christ Jésus, appelée à manifester sa justice et sa paix envers les plus pauvres ? Nous répondrons à cet appel si nous savons offrir notre or, notre encens, notre myrrhe. Guidés par les signes célestes des astres et porteurs du trésor des éléments terrestres, venons avec les Mages offrir notre vie humaine, son hérédité, son savoir et ses pouvoirs (notre arbre de Jessé) à Celui qui est "l’Astre de Jacob, le Rejeton de Jessé, le Soleil de Justice, l'Étoile de l'Orient". 

"Les trois mages", cette trinité humaine, symbolisent les trois tra­ditions ou, plutôt, la plénitude des efforts de l'humanité pour retrou­ver Dieu… Au bout du chemin séculaire des nations… ils rencontrent le Soleil de Justice, Trois directions, trois traditions, trois mentalités, qui peuvent être comparées à ces trois éléments : l'or, l'encens, la myrrhe, qu'ils apportent en offrande. Et ces trois trouvent Dieu en regardant le ciel et en se laissant guider par l’astre" (Monseigneur Jean, évêque de Saint-Denis). 

La myrrhe, parfum plus fort que la mort, qui préserve les corps de la corruption, signifie le passage par les eaux de la mort et de la Vie, le mercure alchimique ou Eau-de-Vie, le Baptême d'Eau. Les Mages offrent la myrrhe au Saint Immortel qui vaincra la mort, l’Agneau désigné par Jean-Baptiste, Chemin d'ascèse, voie purificatrice, porte de toute transformation, la Pénitence ou Conversion. 

L'encens, parfum passé au feu, montant en fumée, employé pour adorer la Divinité, signifie la transfiguration par le feu, le soufre des transmutations alchimiques, le Baptême de Feu et d'Esprit, l'adoration en esprit et en vérité. Les Mages offrent l'encens au Fils du Père, au Dieu Verbe de Lumière, "Etoile brillante du matin et Rejeton de David" (Apoc. 22, 16) annoncé par un astre. Chemin mystique de la recherche et de la prière, voie illuminati­ve, lumière de toute Révélation. 

L'or, matière pure et claire qui condense une longue maturation, richesse royale par excellence, signifie le sel de Sagesse et l'or Vif des alchimistes, le fruit du travail spirituel du Grand Œuvre. Les Mages offrent l'or au Roi de Sagesse, juste et pacifique, l'Epoux dont Jean est l'Ami, Chemin de la Sagesse qui est un savoir savoureux, un savoir de vie, un savoir-vivre d'amour, voie unitive, la Communion. Le trésor offert au messie, Homme - Dieu - Roi, symbolise une seule œuvre : préparer, dévoiler et faire germer en nous "la pousse verte, le grain vif de la vie intérieure, l’Enfant mystérieux né au fond de la terre dans la grotte, au milieu de la nuit et au point le plus noir et le plus froid de l’année" (Lanza del Vasto, "Commentaire de l'Evangile"),

Les Mages. scrutent les cieux, les Nations regardent en haut, les hommes cherchent Dieu et les Luminaires dans la voûte sidérale du temple cosmique leur font signe de descendre sur terre et de considérer les profondeurs de la grotte et de contempler les secrets du cœur : là ils découvrent Dieu humilié, enfoui dans le corps d'un petit enfant ! Jean-Baptiste vit au désert, Marie-Mère porte l'Enfant dans ses entrailles, les pauvres d'Israël s'humilient dans les eaux du Jourdain, à Cana, Marie et les servantes offrent les six amphores pleines d’eau… des abîmes surgit l'agneau et se manifeste la Triple Lumière de la Trinité et de l'eau jaillit la saveur du vin des noces ! Dans leurs voies ascendantes, les hommes rencontrent l'inimaginable descente de Dieu, l'incarnation du Fils dans les entrailles maternelles de l'humanité et son immersion dans les eaux profondes du cosmos, abîmes, enfers de la psyché, afin d'être dans l'Esprit Saint déifiés, élevés, vers le Père, exaltés en gloire avec toute la Création transfigurée. 

Le double mouvement de l'économie du Fils et de l'Esprit est manifesté en pleine lumière en la triple épiphanie, davantage dans la Théophanie centrale, le Baptême. 

"Ô Clef de David et Sceptre de la maison d'Israël, qui ouvres sans que personne puisse fermer et fermes sans que personne puisse ouvrir, viens et fais sortir de sa prison celui qui est assis dans les ténèbres et l'ombre de la mort ! (Lire Isaïe 22, 21-23). Avec le Psaume 96 qui l'accompagne, ce 4ème Nom annonce la Théophanie sacerdotale, sacramentelle et sacrificielle de l'Agneau de Dieu baptisé par le Précurseur. La Théophanie du Jourdain est  la clef qui ouvre le Salut et ferme la prison ténébreuse de la mort. "Voici le Saint, le Véritable, Celui qui a la clef de David ! Il ouvre le Paradis et nul ne le fermera, Alléluia (Antienne pour le 4ème Nom). La Théophanie du Baptême éclaire tous les âges du Salut, du commencement de la Genèse à la plénitude de l'Apocalypse. Située à la jointure des Alliances, elle est la clef de David qui ouvre la porte au ruissellement des énergies messianiques. Le Nouveau Testament a interprété le Baptême de Jésus comme l'effusion et la manifestation de son Onction messianique dans l'Esprit-Saint (Actes 10, 36 ; Luc 4, 18-21 lié à 3, 21-22). Dans le sillage de Melchisédech, le roi de justice, témoin de l'alliance cosmique, Jean-Baptiste, héritier des alliances juives, baptise Jésus comme Messie, "afin d'accomplir toute la Justice" originelle et universelle. Le Précurseur ouvre le chemin à Celui qui seul nous ouvre le Salut, le Messie-Christ, imprégné de l'Onction plénière de l'Esprit Saint. La Clef de David, Clef messianique qui ouvre tous les âges du Salut récapitulé en Lui. Les Pères et les Liturgies nous montrent le Fils de l'Homme ouvrant le 6ème Age, l'âge messianique dans lequel convergent les 5 premiers. Voici quelques textes tirés du recueil que nous avons publié (éditions Présence. Orthodoxe) : "Théophanie" : 

1er Age, le Paradis : "Aujourd'hui, la porte fermée du Paradis est ouverte au genre humain, car le Dragon, l’adversaire, a été englouti au milieu des eaux, vaincu par le "Seigneur". "Dans le Jourdain Adam est recréé et les hommes enténébrés sont illuminés". 

2ème Age, le Déluge : "En envoyant son Esprit Saint, tel une colombe, le Père nous montre le nouveau Noé" en vue d’un étonnant et nouveau Déluge, non d’anéantissement, mais de résurrection, grâce à l'Arche du Corps incorruptible formé de la substance de Marie". 

3ème Age, l'Exode : "Le Christ précédait Israël à travers la mer comme une colonne lumineuse : dans son Baptême Il précède les peuples chrétiens dans la colonne de son corps, colonne de lumière qui illuminé les cœurs croyants". 

4ème Age, le Royaume : "La Colombe répand sur la tête du nouveau chef du genre humain la plénitude de t'onction et la parole du roi-prophète David s'accomplit : Dieu, ton Dieu t'a oint d'une onction de joie parmi tes compagnons", "Aujourd'hui, nous devenons héritiers du Royaume et ce Royaumes n'aura pas de fin". 

5ème Age, Exil et Retour : "Aujourdhui, nous émergeons des anciennes afflictions, nouvel Israël" et "rassemblés  de toutes nations et contrée, nous rendons grâces à Jésus‑Christ le Céleste Epoux qui par son Baptême nous a sauvés de la mort et révélé le chemin de l'espérance et de la vie éternelle". 

Jean le Baptiste témoigne de l'Onction messianique, mais c'est en Marie la Mère, emplie de l'Esprit Saint que germe et fructifie l'Onction qui imprègne le Fils de l'Homme, le fait Messie, Christ. Marie-Mère est l'icône vivante de la 1ère cellule glorieuse de l'Eglise. C'est dans la Sainte mère Eglise, Communion des Saints, pleine du Saint-Esprit, que le peuple de Dieu est imprégné des Energies Incréées : énergies royales pour l'action juste et respon­sable de tous, énergies sacerdotales pour la transformation sainte de tous et de tout, énergies prophétiques pour le témoignage sans cesse nouveau de tous et en tout. Ces énergies messianiques, chrétiennes, dévoilées dans les Noms divins, communiquées dans les mystères, nous font progresser vers les noces promises. Autrefois, la Théophanie était célébrée comme la Lumière de toute l'année. Dans les cathédrales, on annonçait les temps de l'année liturgique qui allait commencer, manifestant ainsi leur lien étroit et leur sens dévoilé par la Théophanie : Septuagésime (dimanche d'Adam), Carême, la Sainte Pâque du Seigneur, son ascension et la Pentecôte, enfin son avènement (Avent). Toute l'année est récapitulée en ce Germe lumineux de la Théophanie où le Christ recrée Adam, change le désert en Paradis, annonce la Pâque de l'Agneau et le Baptême dans le Feu et l'Esprit et déclare ouvertement l'avènement du Royaume en vue des noces. La Fête des Saintes Lumières est la Lumière des fêtes, 

"Ô Orient, Splendeur de la Lumière Éternelle et Soleil de Justice, viens et illumine ceux qui sont assis dans les ténèbres et l'ombre de la mort" (Lire Isaïe 60, 1-6 et 61, 10 à  62, 5). Avec les antiennes tirées du Psaume 19 qui l'accompagnent, le 5ème Nom annonce l'Epiphanie de Cana, épiphanie prophétique des Noces de l'Agneau et de l'Épouse : "Le Soleil, semblable à un Epoux qui sort de sa chambre nuptiale, s'élance de l'Orient avec la joie d'un héros, alléluia !" Au départ, l'étoile des Mages ; au centre, la Lumière de la Trinité ; à la fin, tout converge vers les noces de Cana, signe et germe des noces de Dieu avec les hommes. Les Théophanies sont une fête nuptiale, la claire manifestation du plus profond désir de Dieu quand Il nous demande de L’enfanter : Il désire nous épouser ! Les Prophètes, et le Sagesse l'ont annoncé, Jean et les Apôtres l'ont confirmé, l'Alliance de Dieu est une alliance conjugale, une communion dans le plus profond amour, l'amour d'amitié offert par Jésus à la communauté de ses disciples. Cet amour suppose une certain certaine égalité, une "justesse" dans les relations entre le Créateur et ses créatures : d'où l'incroyable humilité de Dieu venant dans les entrailles virginales, dans la grotte des animaux, dans les abîmes du "Jourdain" (littéralement : "le Descendant") afin d'accomplir toute justice. Pour nous donner sa Vie divine et nous égaler à sa Ressemblance, Il nous demande, dans son infini respect de notre liberté et pour faire germer cette liberté-même, de devenir "sa mère", mystère qui se dévoile en Marie, de Cana à la Croix (Luc 8, 18-21 ; 11, 27-28 ; Jean 2, 4 ; 19-26), ajustant notre maternité humaine à la Paternité divine, en une communion dont la Sagesse Incréée tisse le voile nuptial, une communion des fils au Père dans l'Esprit Saint. 

"En son baptême, le Christ est devenu l'Epoux et la tête de son Corps, la Sainte Eglise" (Zakarie l'arménien). "En remontant des eaux, Il est devenu la Tête de l'Univers" (Saint Ephrem le Syrien). "Aujourd'hui, l'Eglise s'unit à son Epoux céleste parce que dans le Jourdain le Christ lave ses péchés, que les Mages accourent, avec des présents aux noces royales et que les convives se réjouissent de l'eau changée en vin, alléluia !" (Liturgie romaine, Laudes de I'Epiphanie). A Cana, le Seigneur "manifeste sa Gloire'', en faisant ruisseler son amour en offrant le vin nouveau de l'Evangile, en annonçant le Sang de l'Alliance, la Coupe du Royaume. 

LA THéOPHANIE DU 40ème  JOUR ET LES DIMANCHES DU ROYAUME 

Les dimanches après la Théophanie font irradier la lumière théo­phanique dans la germination du Royaume de Dieu sur la terre. Les Evangiles racontent les paraboles du Royaume semblable à un champ où croissent ensemble le bon grain et l'ivraie, où encore à une semence infime qui devient le plus grand des arbres. A travers les épreuves de la foi et les tempêtes durant lesquelles le Seigneur semble dormir, l'Eglise nous conduit vers la moisson ultime et vers le festin du Royaume où l'Orient et l'Occident se rencontreront avec Abraham, Isaac et Jacob. Le psaume d'entrée et l'alléluia est théophanique et royal (psaume 96, le même pour tous ces dimanches). 

"Ô Roi des Nations, leur Désiré, Pierre angulaire réunissant les deux peuples, viens et sauve l’homme que tu formas du limon" (6ème Nom ; lire Jérémie 10, 6-7). "Ô Emmanuel, notre Roi et notre Législateur; attente des Nations et leur Sauveur, viens nous sauver, notre Seigneur et notre Dieu" (7ème Nom, lire Isaïe 8, 4-9 ; Apo­calypse 21, 1-3). 

La Sainte Rencontre du vieillard Syméon et de l'Enfant Jésus au temple clôt l'année liturgique par une Epiphanie nuptiale : c'est la rencontre de Jérusalem, la fiancée de Dieu, avec les Nations, c'est la rencontre de l'ancienne et de la nouvelle Alliance, c'est la rencontre de la vieillesse et de la Jeunesse : sur les vitraux de la cathédrale de Chartres les prophètes Isaïe, Daniel, Jérémie, Ezéchiel, sont des géants qui portent sur leurs épaules les évangélistes Matthieu, Marc, Luc, Jean, et ceux-ci sont les enfants de la Lumière nouvelle, Cette communion des Saints du Vieux et du Nouveau Testaments, qui s'entr'aident les uns les autres, manifeste exactement la croissance du monde à partir de l'enfantillage du péché   qui vieillit l’homme jusqu’à là Sagesse de l'Esprit qui rajeunit tous et tout : "Le vieillard porte l'Enfant, mais l'Enfant guide le vieillard" (Alléluia du 2 février), Il le guide vers la réunion des deux peuples en un seul Temple Nouveau dont Il est, Lui, la Pierre angulaire, le peuple 1er né d'Israël, le peuple des Nations : 

"Sion, orne ta chambre nuptiale et reçois le Christ, Roi. Embrasse Marie qui est la porte du ciel et qui porte le Roi de Gloire de la nouvelle Lumière. La Vierge s’arrête, présentant dans ses mains le Fils né avant l'étoile du matin et Syméon, le recevant dans ses bras, proclame aux peuples qu'il est le Seigneur de la Vie et de la mort, le Sauveur du monde" (Procession de la Chandeleur). "Poussé par l'Esprit Saint, Syméon vient au Temple... et il bénit Dieu en disant : Maintenant, Seigneur, laisse ton serviteur partir en paix selon ta parole. Oui, mes yeux ont vu ton Salut que Tu as préparé à la face de tous les peuples : Lumière pour le dévoilement des Nations. Et gloire de ton peuple, Israël". 

Et Jean le Théologien écrit : "J’ai vu Jérusalem la Neuve, des­cendant du ciel comme une épouse parée pour son époux et j'ai entendu une voix disant : voici la tente de Dieu avec les hommes, ils seront ses peuples et Lui sera l'Emmanuel... L'Esprit et l'Épouse disent : Maranatha ! Notre Seigneur, viens !" (Apocalypse 22, 2-3 et 17-20).

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Dernière modification : 07 juillet 2007