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« Cessez de sauver votre prochain » J e vous en supplie, mes amis, cessez de sauver votre prochain.Aidez-le, donnez un coup de main quand vous le pouvez, voyez-le comme s’il était un dieu, voyez Dieu en lui, mais cessez de vous préoccuper de son salut. Occupez-vous du vôtre. Et surtout ne dites pas : « Ce que je fais, c’est pour la gloire de Dieu ou c’est pour le bien de l’Eglise. » Nous avons vu au cours des siècles ce qu’apportait ce
raisonnement : saint Pierre propose au Christ de ne pas mourir pour nous. Et le
Christ lui répond :
« Va-t-en, Satan ».
Pierre veut défendre notre Et si je me penche sur vous, ce n’est pas en tant qu’individu, Eugraph, c’est parce que je suis prêtre, et c’est en tant que prêtre, par la prêtrise qui m’a été conférée, par la fonction qui m’a été confiée, que je tente de vous guérir et de vous sauver. Si je me penchais sur vous en tant qu’homme, en tant qu’Eugraph, vous iriez tous en enfer ! Je ne veux pas parler aujourd’hui de ce que signifient les paroles : « Les lépreux sont guéris, les sourds entendent… », je veux m’arrêter uniquement sur « les aveugles voient ». Consacrons-nous, mes amis, à voir clair en nous, à ne plus tricher avec nous. Prenons en considération l’enseignement de l’écriture qui consiste à ce que chacun doit se dire : « Moi, pécheur, moi, le plus grand des pécheurs, le premier », comme nous le prononçons à la prière avant la communion, « Moi, le moins digne de tous ». Cette phrase nous introduira dans la vraie religion, nous permettra enfin d’entrer dans le vrai christianisme. Mais si nous disons et pensons : « Je suis aussi mauvais que les autres », ou : « Les autres sont aussi mauvais ou plus mauvais que moi », nous ne serons pas dans le chemin du Christ. Car alors, nous ne jugeons pas selon l’évangile du Christ, mais selon notre évangile. L’évangile est différent de vos pensées ; si vous vous dites chrétiens, au moins suivez votre Maître ! On me dit aussi : « Votre religion est trop facile. » Mais alors pourquoi n’êtes-vous pas devenus des saints ! On me dit : « Vous êtes trop bon ! » Mais où avez-vous tiré ces paroles de l’évangile ? D’où sort cet argument ? De la bouche du Christ ? Jamais ! Notre Seigneur a-t-Il été moraliste ou policier, a-t-Il créé une secte où Il n’admet que les parfaits ? Jamais ! Il a pardonné partout : à la femme adultère, à Pierre renégat, sur la Croix ! Trop bon, mais, mes amis, je ne suis pas assez bon ! Dieu a-t-Il puni les pécheurs, Jésus a-t-Il mis de l’ordre dans la société,
le Christ a-t-Il été un roi Et où avez-vous vu que la religion chrétienne est difficile ? Le Christ n’a-t-Il pas dit : « Venez, vous qui êtes fatigués et je vous soulagerai… Venez, car mon joug est doux et mon fardeau léger. » Et tous les Pères ont parlé de la façon de trouver le chemin le plus court, le plus facile pour chacun, pour atteindre Dieu. Pourquoi parlez-vous ainsi ? Par vanité, par amour propre ; vous voulez qu’on vous admire de prendre un chemin difficile, non accessible à tous ! Mais si vous voulez un chemin difficile, prenez un chemin difficile, personne ne vous en empêche ; un saint, pour une seule pensée charnelle, s’enterrait des jours entiers jusqu’à la poitrine ; saint Syméon le Stylite resta toute sa vie debout. Voulez-vous être ascètes, soyez ascètes, qui vous en empêche ? Vous ne voulez plus être pécheurs, ne soyez plus pécheurs, devenez des saints, c’est magnifique ; qui vous en empêche ? Vous êtes dans le royaume de la liberté. Mais ne jugez pas les autres, que le Christ n’a pas jugés. Pensez et agissez selon l’évangile de Jésus, et non selon le vôtre. Pressez-vous de vérifier votre âme avec l’enseignement du Christ sur la montagne, relisez l’évangile de saint Matthieu avec la simplicité du cœur ; regardez s’il correspond à votre conduite, à votre pensée, et ne cherchez pas à être plus sages que Jésus-Christ, notre Seigneur et Maître. à Lui la gloire dans les siècles des siècles. Amen.
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