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2ème après la Théophanie        

 

Deuxième dimanche après la Théophanie

P. Bernard Jakobiak


La foi et la guérison : MI 1, 10-14 ; Ro 12,16-21 ; Mt 8, 1-13 

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien-aimés, 

        L'Eglise nous invite entre autres à contempler le centurion. Il est l'homme qui va jusqu'au bout du bien en l'homme, qui vit à l'image de Dieu en lui alors qu'il n'est pas du «peuple élu», du peuple qui bénéficie de la Révélation. Il est l'homme qui ne connaît de divin que cette image de Dieu en lui. Il est aujourd'hui l'agnostique ou l'athée de bonne volonté parvenu à ses limites. 

        Nous avons fêté les Rois Mages qui sont l'homme qui va jusqu'au bout de la recherche de la vérité, sciences, philosophie ou art. Nous pouvons aussi nous souvenir du bon larron qui est l'homme qui va jusqu'au refus de la loi, jusqu'au bout de la révolte. Et dans la prière avant la communion, ils témoignent tous les trois. Nous proclamons : « Je crois que ceci est Ton corps très saint et très pur, et que ceci est Ton sang vénérable et précieux. » C'est la foi des mages adorant au bout de leur quête Jésus et voyant Dieu en ce bébé dans une étable. 

        Nous prions : « Souviens-Toi de moi dans Ton royaume. » reprenant les mots du larron et orientant notre esprit et notre coeur vers le « Oui » à toutes les épreuves dans l'humilité du repentir. Et nous ajoutons la phrase exprimant et résumant la très admirable foi du centurion : « Seigneur, je ne suis pas digne que Tu entres en moi mais dis une seule parole et mon âme sera guérie. » Ils sont là tous les trois le mage, le larron et le centurion. Et tous trois, ils sont l'homme livré à lui-même, allant jusqu'au bout de son chemin et trouvant le Christ. Ils sont les trois témoins de la conversion de l'homme. 

        Le centurion est l'homme qui estime être à sa juste place : il est au service de ce qui est plus grand que lui, il a des subalternes et il accepte d'obéir à des supérieurs. De plus, il se déplace en personne pour son serviteur. Il est donc au service de l'autre, de l'homme, de tout homme. Il est l'homme qui va jusqu'au bout de l'humanisme, jusqu'au point où il ne peut pas guérir son « serviteur », où il sait qu'il ne peut pas sauver l'homme. Il est l'homme qui va jusqu'aux limites des actions humanitaires. Il est l'homme hors de l'Eglise, l'homme sans Dieu mais qui a développé en lui le meilleur de l'homme et qui, voyant ses limites, vient à Jésus-Christ. Il est courant d'affirmer : « un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science rapproche de Dieu ; » De même, on pourrait dire : « Un peu de générosité, de dévouement, d'humanisme éloigne de Dieu, mais beaucoup d'humanisme ramène à Dieu. » c'est du moins ce qu'enseigne le centurion. 

        L'homme sans Dieu, comme les Rois Mages, comme le centurion ou comme le larron sur sa croix qui ne se laisse pas contaminer par l'ambiance, est en marche vers Dieu. En dehors de toute Eglise, il peut recevoir et cultiver en lui une foi de grande qualité. Dans la lignée du centurion, l'homme de bonne volonté est, par exemple, le médecin dévoué, l'homme soignant les autres et découvrant le vrai Guérisseur, Jésus-Christ, reconnaissant qu'Il est le médecin, le seul qui, guérissant l'esprit de l'homme, le sauve de la mort. 

Mes amis, nous serons surpris à notre mort et après, par la foi de certains que nous qualifions d'agnostiques ou d'athées ou d'égarés. Voyons bien dès cette vie, que leur danger est aussi le nôtre : le vrai danger de la mort de l'esprit est de s'arrêter en chemin, de s'installer et de se satisfaire de son oeuvre ou de soi-même, au lieu d'aller jusqu'au bout de son chemin. 

Mes amis, que le Seigneur nous donne le goût de chercher notre juste place, la grâce de la trouver et la simplicité de servir comme Il sert, Lui, notre Seigneur Jésus-Christ avec l'Esprit-Saint et le Père à qui soit la gloire aux siècles des siècles.

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Dernière modification : 07 juillet 2007